Am I Neurodivergent Enough? Imposter Syndrome in the Neurodivergent Community
On the vital importance of getting all your diagnoses.
(Pour la version française, c’est plus bas 👇)
Like many neurodivergent people, I’ve long felt that insidious gap between what I knew deep down about myself and what my official diagnosis seemed to say. Autistic, yes, but... not quite “the way it’s supposed to be.” Too blurry, too changeable, too easily distracted to tick all the boxes. So, am I really “neurodivergent enough”? This question haunted me for a long time – and it’s this quest for clarity, recognition, and truth that led me to seek out all my diagnoses.
When I received my autism diagnosis, I, like many, felt an immense sense of relief. No, my struggles weren’t due to a lack of effort. No, they didn’t stem from a lack of willpower or intelligence. But while this diagnosis cleared the fog surrounding many questions about how I function, there still remained a lingering sense of incompleteness. A je-ne-sais-quoi of something more.
I didn’t fully recognise myself in the monolithic image that seemed to characterise the “pure” autistic profile. Something in my daily functioning contradicted certain classic markers of autism, notably the lifelong persistence of specific interests—mine changed and renewed every two or three years, sometimes even faster. The attentional patterns, especially the well-known intense hyperfocus typical of autistic people, were certainly present but seemed torn between extreme hyperfocus and hypersensitive distractibility, as if I were balancing precariously between a laser and a satellite dish. I felt deeply guilty for having received a diagnosis in which I didn’t fully recognise myself. I had found a tribe I could relate to, while also feeling that it wasn’t quite the right one. Did I really have the right to identify as autistic?
“I felt deeply guilty for having received a diagnosis in which I didn’t fully recognise myself. I had found a tribe I could relate to, while also feeling that it wasn’t quite the right one. Did I really have the right to identify as autistic?”
Barely two years after my diagnosis, I fell into severe burnout, triggered by the first year of my doctoral studies. It took me three long years to recover, to regain my ability to read, to concentrate, and to reclaim my autonomy, all while grappling with the irreversible transformations that followed. This burnout, which quite literally ravaged my entire life—my body, my mind, my spirit—made this internal tension central. It had destroyed all my compensatory abilities (for the worse…), but it also revealed the final missing piece of the puzzle (…and for the better).
It was during my participation in a study on autism in adults, in January 2025, that pronounced ADHD traits emerged. The researcher conducting the study asked me, “Are you really sure you don’t have ADHD?” She was wonderful—after the interview, she took the time to explain what ADHD is and how it manifests when combined with autism. And suddenly, everything made sense. Completely. Spectacularly.
Meanwhile, my sister-in-law, the mother of an AuDHD child and a recent researcher on the subject, also nudged me toward exploring the AuDHD profile. My psychotherapist confirmed that it would be worth pursuing an ADHD evaluation.
A few months later, in May 2025, after a neuropsychological assessment and a battery of psychometric tests, the hypothesis of a combined autism-ADHD profile (also known as AuDHD) was confirmed. These traits were added to dyslexia, dyscalculia, and hyperacusis, which had already been formally identified alongside my autism diagnosis in 2019. Immense relief. At last, I not only had all the keys to understanding how my mind works, but I also now have the complete manual. All that silent, long-ignored suffering (after all, who cares about the well-being of a child who always gets top grades, or an adult who excels academically?) was finally acknowledged, validated, and legitimised by those who understand the nuances of a multiply neurodivergent profile.
Before this, I lived with the persistent feeling of being a pink elephant in a flock of equally pink flamingos (the autistics). I felt deeply connected to my elegant peers, recognising myself in each autistic trait, but there remained a subtle, elusive layer that added a slightly different reality. I now understand where this impostor syndrome came from: a crucial piece of my neurotype was missing—an ADHD that had gone undetected all these years—the little trickster.
“I now understand where this impostor syndrome came from: a crucial piece of my neurotype was missing—an ADHD that had gone undetected all these years”
Like many high-potential adult women, I received these diagnoses in stages. It took nearly four decades and two burnouts for them to finally be formally recognised.
Getting all my diagnoses is like finally finding the last piece of a puzzle. It’s not just a validation on paper—it’s the chance to fully belong to myself, to embrace the complexity of my neurotype, and to make my voice heard in a world where the boxes remain too small. This journey isn’t over. But today, I feel a little less alone, a little better equipped. And above all, legitimate.
(Ici c’est plus bas 👋)
— Version française —
Suis-je vraiment assez neurodivergente ? Le syndrome de l’imposteur chez les neurodivergents
De l’importance vitale d’obtenir tous ses diagnostics
Comme beaucoup de neurodivergents, j’ai longtemps ressenti ce décalage insidieux entre ce que je savais être vrai au fond de moi et ce que mon diagnostic officiel semblait dire de moi. Être autiste, oui, mais… pas tout à fait comme il “faut”. Trop floue, trop changeante, trop distraite pour cocher toutes les cases. Alors, suis-je vraiment “assez” neurodivergente ? Cette question a longtemps hanté mes pensées – et c’est cette quête de clarté, de reconnaissance et de vérité qui m’a conduite à aller chercher tous mes diagnostics.
Quand j’ai reçu mon diagnostic d’autisme, j’ai, comme beaucoup, ressenti un immense soulagement. Non, mes difficultés ne venaient pas d’un manque d’effort. Non, elles ne venaient pas non plus d’un manque de volonté, ni d’un manque d’intelligence. Mais si ce diagnostic a levé le brouillard sur beaucoup de questions au sujet de mon fonctionnement, il n’en restait pas moins une saveur d’incomplétude persistante. Un je-ne-sais-quoi de quelque chose de plus.
Je ne me reconnaissais pas totalement dans cette image monolithique qui semblait caractériser le profil autistique « pur ». Quelque chose dans mon fonctionnement quotidien venait contredire certains marqueurs classiques de l’autisme, notamment la persistance, souvent à vie, des intérêts spécifiques — les miens changeaient et se renouvelaient tous les deux ou trois ans, voire plus rapidement. Les schémas attentionnels, en particulier l’hyperfocalisation intense bien connue chez les autistes, étaient bel et bien présents, mais semblaient tiraillés entre une hyperfocalisation extrême et une distraction hypersensible, comme un équilibre précaire entre le laser et la parabole.
Je me sentais profondément coupable d’avoir reçu un diagnostic dans lequel je ne me reconnaissais pas totalement. J’avais trouvé une tribu à laquelle je pouvais m’identifier, tout en sentant bien que ce n’était pas tout à fait la bonne. Avais-je alors vraiment le droit de me revendiquer autiste ?
“Je me sentais profondément coupable d’avoir reçu un diagnostic dans lequel je ne me reconnaissais pas totalement. J’avais trouvé une tribu à laquelle je pouvais m’identifier, tout en sentant bien que ce n’était pas tout à fait la bonne. Avais-je alors vraiment le droit de me revendiquer autiste ?”
À peine deux ans après mon diagnostic, je suis tombée en burnout sévère, dont la première année de mon doctorat n’aura été que le déclencheur. Il m’aura fallu trois longues années pour me remettre sur pied, retrouver mes capacités de lecture, de concentration et mon autonomie, tout en tenant compte des transformations irréversibles post-burnout. Ce burnout, qui a littéralement tout ravagé dans ma vie et dans mon système corps-mental-esprit, a rendu cette tension interne centrale. Il avait détruit toutes mes capacités de compensation (pour le pire…), mais il m’a aussi révélé l’évidence du puzzle final (…et pour le meilleur).
C’est à l’occasion de ma participation à une étude sur l’autisme chez les adultes, en janvier 2025, que des traits prononcés de TDAH ont émergé. La chercheuse qui menait l’étude m’a demandé : « Vous êtes vraiment sûre que vous n’avez pas de TDAH ? » Elle a été formidable, car après l’entretien, elle a pris le temps de m’expliquer ce qu’est le TDAH et comment il se manifeste lorsqu’il se conjugue à l’autisme. Et soudain, tout a fait sens. Pleinement. Spectaculairement.
En parallèle, ma belle-sœur, maman d’un enfant AuDHD et chercheuse sur le sujet, m’a elle aussi mise sur la piste et encouragée à explorer le phénotype AuDHD. Ma psychothérapeute a confirmé qu’il serait pertinent d’envisager une évaluation.
Quelques mois plus tard, en mai 2025, à la suite d’un bilan chez une neuropsychologue et après de longues séries de tests psychométriques, l’hypothèse du double diagnostic TSA-TDAH a été confirmée. Ces traits venaient s’ajouter à la dyslexie, à la dyscalculie et à l’hyperacousie déjà formellement identifiés parallèlement à mon diagnostic d’autisme en 2019. Un immense soulagement. Enfin, je disposais non seulement de toutes les clés pour comprendre mon fonctionnement, mais désormais aussi du manuel complet. Toute cette souffrance silencieuse et longtemps ignorée (qui se souciait du bien-être d’une enfant qui obtenait toujours les meilleures notes, ou d’une adulte accumulant les succès académiques ?) était enfin reconnue, validée, légitimée aux yeux de celles et ceux qui comprennent les subtilités d’un profil à neurodivergences multiples.
Avant cela, je vivais avec le sentiment persistant d’être un éléphant rose dans une meute de flamants tout aussi roses (les autistes). Je me sentais profondément connectée à mes congénères élégants, me reconnaissant dans chacun des traits de l’autisme, mais avec cependant un voile évanescent apportant ici et là une touche de réalité un peu différente. Je comprends maintenant d’où venait ce sentiment d’imposture : il manquait une donnée centrale à mon profil, un TDAH resté indétecté toutes ces années. Le petit farceur.
“Je comprends maintenant d’où venait ce sentiment d’imposture : il manquait une donnée centrale à mon profil, un TDAH resté indétecté toutes ces années. ”
Comme beaucoup de femmes adultes à haut potentiel, j’ai reçu ces diagnostics en plusieurs étapes. Il aura fallu près de quatre décennies et deux burnouts pour qu’ils soient enfin formellement établis.
Obtenir tous mes diagnostics, c’est comme enfin trouver la dernière pièce d’un puzzle. Ce n’est pas qu’une simple validation sur le papier, c’est la possibilité de m’appartenir pleinement, d’embrasser toute la complexité de mon neurotype, et de faire entendre ma voix dans un monde où les cases restent trop étroites. Ce chemin n’est pas terminé. Mais aujourd’hui, je me sens un peu moins seule, un peu plus outillée. Et surtout, légitime.